PROJECTION PRODUITS FIBREUX

NF DTU 27.1 P1-1 Août 2019 : Travaux de bâtiment — Revêtements par projection pneumatique de fibres minérales de laitier avec liant — Partie 1-1 : Cahier des clauses techniques types

• Ce NF DTU vise les spécifications de mise en œuvre pour les travaux d’exécution de projection pneumatique de laine minérale de laitier avec liant hydraulique sur toute surface de parois, structures et conduits non exposés aux précipitations et de forme quelconque. La surface peut être en béton, terre cuite, à base de bois, acier, plâtre, fibres ciment, matériaux synthétiques, peintures. Ces revêtements projetés assurent l’une ou plusieurs des fonctions suivantes : — Protection incendie d’une paroi, d’une structure ou d’un équipement ; — Isolation thermique d’une paroi ; — Correction acoustique d’un local ; — Isolation acoustique d’une paroi.
• Ce NF DTU s’applique au domaine de la construction neuve comme à celui de la rénovation et dans toutes les zones climatiques ou naturelles françaises, y compris en climat tropical humide. Il vise la projection sur des supports ou parois intérieures et sur des supports ou parois extérieures non exposés directement aux intempéries.
• Ce DTU ne vise pas : — Les surfaces susceptibles d’être nettoyées à l’eau et celles qui présentent un risque de condensation ; — Les plafonds suspendus ; — La protection des tuyauteries véhiculant des fluides à température inférieure à 0 °C ou supérieure à 160 °C ; — Les produits pâteux qui font l’objet du NF DTU 27.2 ; — Le traitement des joints de dilatation ou parasismique.
Données essentielles à communiquer par le maître d’ouvrage à l’entreprise pour l’exécution des travaux, les données techniques essentielles (sous forme d’informations, plans ou croquis) sont :

  • Les performances attendues : protection passive contre l’incendie, isolation thermique, correction acoustique, isolation acoustique, réaction au feu, etc. ;
  • Les caractéristiques des supports : Pour cela l’entreprise doit connaitre les informations suivantes :Caractéristiques des supports, TYPE D’APPLICATION, CARACTERISTIQUES DEMANDÉES :
    • Isolation thermique Nature Résistance thermique (R) ou Up
    • Protection passive incendie Nature Degré de résistance au feu (R, E, I)
    • Acoustique Nature Coefficient d’absorption (αw) Indice d’affaiblissement acoustique (Rw+C)
  • En outre : — Les locaux doivent être hors d’eau et ventilés (naturellement ou mécaniquement) ; — Les trous doivent être rebouchés avant la projection afin de reconstituer la continuité du support ; — Lorsque les supports en maçonnerie, en béton, terre cuite sont dégradés (épaufrure, trous, manque entrevous, …), ceux-ci doivent être réparés avant la réalisation du revêtement projeté ;
    Les travaux susceptibles de créer des chocs ou vibrations doivent être réalisés en dehors de la période de mise en œuvre et celle nécessaire à l’acquisition des caractéristiques mécaniques du revêtement projeté ; — Les dispositifs de fixation des ouvrages à exécuter (gaines, conduits, tuyauteries, chemins de câbles, plafonds suspendus, etc.) doivent être protégés afin de ne pas être dégradés par le revêtement projeté.

Avant la mise en œuvre : L’entreprise est tenue d’informer le maître d’ouvrage que les températures ambiantes du local et du support doivent être supérieures à + 5 °C. La mise en œuvre est réalisée en dehors des périodes de risque de gel.

Note : bien que le DTU ne prévoit pas de température maximale pour projeter, S2Pi recommande une température maximale ambiante de 45°C afin d’éviter une prise trope rapide du produit projeté.

La préparation des supports : L’application est réalisée sur un support sain, rigide, propre, dépoussiéré et sec (exempt de ruissellement et/ou de condensation). Critères d’acceptation des supports pour application directe : — Les supports sont hors d’eau, leur classe d’exposition est citée dans l’article 4 du NF DTU 27.1 P1-2 ; — Les supports doivent être exempts de : — Tâche d’humidité et de moisissure ; — Amiante ; — Plomb ; — Pulvérulence ; — Efflorescence ou salpêtre ; — Tâche d’huile ou de graisse ; Les supports ne doivent pas présenter, en phase d’application et de séchage, de : — Déformation transitoire ; — Vibration. L’adhérence du revêtement au support est assurée, selon les cas, par l’application du primaire d’accrochage ou par la pose d’une armature d’accrochage.

La préparation du support permet d’assurer l’adhérence du revêtement à la structure dans les conditions définies dans l’Annexe D (normative) du NF DTU, son respect est obligatoire.

La projection : La projection s’effectue au moyen d’une machine pneumatique telle que décrite dans le NF DTU 27.1 P1- 2. Précautions à respecter pour la mise en œuvre de la projection : — L’application d’une couche s’effectue en une ou plusieurs passes. Chaque couche ne peut dépasser 140 mm d’épaisseur. Au-delà de cette épaisseur, avant l’application de la couche suivante, un intervalle de temps de séchage de 48 heures a minima est nécessaire ;
— Si la couche précédente est sèche, elle doit être humidifiée avec l’eau de la buse de projection ou recevoir un primaire d’accrochage avant l’application d’une nouvelle couche — Les épaisseurs totales de projection sont limitées :
— Sur support maçonné ou béton, hors climat de montagne : à 240 mm d’épaisseur sans armature de renfort intermédiaire ;
— Sur tous supports, y compris en climat de montagne (supérieur à 900 m) : à 160 mm d’épaisseur.
Finition : Le revêtement projeté ne doit pas rester brut de projection. Les différentes finitions de l’ouvrage sont : — Soit finition roulée : le revêtement est aplani à l’aide d’un rouleau lisse ou de poil qui permet d’obtenir une surface granitée ; — Soit finition comprimée : revêtement comprimé.
NOTE Après finition, un revêtement de surface peut être mis en œuvre (produits de durcissement, enduit décoratif ou peinture).

Revêtement de surface : Le revêtement de surface assure une fonction technique de fixateur, de durcisseur et/ou de décoration. Il faut vérifier que l’application du revêtement de surface est compatible avec la fonction à assurer par le revêtement projeté. On distingue les principales catégories suivantes : — Imprégnation : consiste en l’application d’un produit pénétrant dans la projection et durcissant ; — Revêtement : consiste en l’application d’un produit formant un enduit continu adhérant à la projection, éventuellement renforcé à l’incorporation d’une armature souple. Ce produit peut pénétrer légèrement dans la projection ou être appliqué après imprégnation ; — Peinture en phase aqueuse telle que définie dans le NF DTU 59.1 P1-2 : cela consiste en l’application d’un feuil adhérant à la projection.

Points singuliers : Le revêtement projeté est interrompu au droit des joints de dilatation ou parasismiques. Sauf spécification particulière, les autres joints sont recouverts lors de la projection. NOTE Dans les zones exposées aux chocs, la résistance mécanique du produit projeté peut être confortée par une protection rapportée ou un durcisseur de surface. Cette protection, hors marché, est nécessaire pour tout revêtement accessible situé à moins de 2,10 m du sol fini, hors volumes non accessibles.
Par rapport au revêtement projeté, la protection rapportée est : — Soit indépendante : protection mécanique ; — Soit adhérente à ce dernier : produit de durcissement ou enduit décoratif. En sous-face d’ouvrages en contact avec l’extérieur (coursives, accès parking, halls, etc.), la partie en rive de l’ouvrage d’isolation doit être protégée vis-à-vis des eaux de ruissellement susceptibles de pénétrer le revêtement par capillarité.

Adhérence – cohésion : Lorsqu’un contrôle d’adhérence/cohésion du revêtement projeté in situ est décidé :
— Soit par les Documents Particuliers du Marché (DPM) ;
— Soit suite au constat d’un désordre, notamment, dans le cas d’une fuite d’eau ayant mouillé le revêtement, vibrations intenses pendant la période de séchage, etc. Cet essai est effectué plus d’un mois après la réalisation de la projection (Voir annexe D normative).
Sur le site permettre de télécharger les annexes A à E

NF DTU 27.1 P1-2 : Travaux de bâtiment — Revêtements par projection pneumatique de fibres minérales de laitier avec liant — Partie 1-2 : Critères généraux de choix des matériaux

Mélange à projeter Il est composé d’un mélange sec de :

• Laine minérale de laitier (au moins 50 % en masse) ainsi définie par la NF B 20-001 : laine minérale fabriquée à partir des laitiers produits au cours de l’élaboration de la fonte ou de l’affinage des métaux. NOTE La laine minérale de laitier ne doit pas être classée cancérogène (au sens de la Directive Européenne 97/69/CE). La laine minérale de laitier bénéficie de l’exonération de la classification cancérogène si elle remplit l’un des critères de la note Q du règlement européen (CE) n° 1272/2008.
• Les liants hydrauliques admis sont : — Les ciments conformes aux exigences de la NF EN 197-1 ; — Les ciments à maçonner conformes aux exigences de la NF EN 413-1 ; — Les chaux de construction conformes aux exigences de la NF EN 459-1 ; — Le ciment prompt naturel conforme aux exigences de la NF P 15-314 ; — Le ciment d’aluminate de calcium conforme aux exigences de la NF EN 14647.
Caractéristiques spécifiques du mélange
La Masse volumique du mélange projeté après séchage :
— Thermique : 115 à 185 kg/m3 Le mélange qui participe à la fonction thermique peut également participer à la fonction protection incendie sur support béton. Le produit à fonction thermique ne peut pas être utilisé sur un support béton lorsque seule une fonction de résistance au feu est recherchée. NOTE La certification ACERMI, ou son équivalent dans les conditions indiquées dans l’avant-propos, vaut la preuve du respect des niveaux de performance des caractéristiques (conductivité thermique, masse volumique, réaction au feu, adhésion/cohésion) requises par le présent document.
— Protection incendie : 200 à 400 kg/m3 Lorsque seule une fonction de résistance au feu est recherchée, il faut retenir un produit spécifique à cet usage.

Épaisseur nominale du mélange projeté : L’épaisseur maximale du mélange à projeter, hors climat de montagne, est de 240 mm. L’épaisseur maximale est calculée pour la fonction thermique et doit également être validée pour la même épaisseur concernant la fonction de protection incendie lorsque celle-ci est requise.

L’annexe A (normative) prévoit dans un tableau toutes les normes d’essais de référence pour déclarer les caractéristiques et leur performance ainsi que le contrôle de production en usine.
Produits destinés à l’isolation thermique : les caractéristiques minimales sont les suivantes : — Conductivité thermique ; — Adhésion/Cohésion ; — Masse volumique ; — Réaction au feu ; — Résistance au feu (si demandée).

Produits destinés à la protection passive incendie : les caractéristiques techniques minimales sont les suivantes : — Adhésion/Cohésion ; — Masse volumique ; Réaction au feu ; Résistance au feu

NF DTU 27.1 P2 : Travaux de bâtiment — Revêtements par projection pneumatique de fibres minérales de laitier avec liant — Partie 2 : Cahier des clauses administratives spéciales types
Travaux faisant partie du marché comprennent : — La détermination des épaisseurs du système projeté ; — La préparation des supports destinés à recevoir le système ; — La fourniture et la mise en œuvre du système projeté tels que définis dans l’Annexe E du NF DTU 27.1 P1-1 ; — Les protections contre les salissures vis-à-vis des revêtements et mobiliers environnants ; — La réalisation des autocontrôles d’exécution et l’établissement des fiches correspondantes ; — Le métré des travaux doit être conforme à l’Annexe A. 3.2
Les travaux objets du présent marché ne comprennent pas l’ensemble des études théoriques, notamment les études de conception et de vérification : — De stabilité de la structure vis-à-vis du risque incendie ; — Thermique ; — Durabilité : détermination du positionnement du point de rosée dans l’ouvrage ; — Acoustique (absorption et isolation) ; — Revêtements accessibles situé à moins de 2,10 m du sol fini dans les zones exposées aux chocs.
Les informations nécessaires à l’établissement de l’offre et à la réalisation des travaux sont les données essentielles décrites dans le NF DTU 27.1 P1-1 et tous les critères nécessaires aux performances de l’ouvrage décrits dans les DPM.
Le maître d’ouvrage désigne ses représentants, le maître d’œuvre, le contrôleur technique et indique à l’entreprise les missions confiées et les pouvoirs délégués, notamment pour ce qui concerne la coordination avec les autres entreprises.
Documents dus par l’entreprise sont les suivants : — Fiches d’autocontrôle des ouvrages exécutés ; — Dossier des ouvrages exécutés (DOE).
Dans le cas où les données essentielles ne sont pas communiquées avant la date du début des travaux, l’entreprise doit les réclamer au maître d’ouvrage 15 jours avant cette date en le prévenant qu’à défaut, il devra procéder ou faire procéder aux études nécessaires et que ces études lui seront facturées. Le cas échéant, la référence peut être faite à un bordereau de prix. Lorsque les études ont abouti à la connaissance des données essentielles, l’entreprise agit comme dans le deuxième cas ci-dessus.

Le métré des travaux de projection comprend les travaux de projection eux-mêmes, les plus-values pour conditions de travail particulières et les travaux accessoires.
Les travaux de projection sont évalués en mètres carrés ou en mètres linéaires, pour les différentes phases de l’intervention : — Protection des locaux ; — Préparation du support ; — Couche d’accrochage ; — Mise en place d’armature d’accrochage ; — État de surface roulé ou comprimé. Ils sont mesurés suivant les dimensions réelles développées du support des matériaux projetés avec déduction, dans les limites exposées ci-dessous, des vides ou des surfaces non traitées. Ne sont pas décomptés les vides ou les surfaces non traitées : — Inférieurs ou égaux à 0,25 m2 ; — Compris entre 0,25 m2 et 1 m2 dans la limite de 5 % de la surface totale à recouvrir.
Sont comptés en majoration pour plus-values, exprimés en pourcentage des surfaces ou des longueurs à exécuter, les travaux suivants :
• Travaux en hauteur — Ouvrage ou partie d’ouvrage, situé entre 4 m et 8 m au-dessus du niveau du sol plan d’opération ; — Ouvrage ou partie d’ouvrage, situé à plus de 8 m au-dessus du niveau du sol plan d’opération et nécessitant la mise en place d’échafaudage important, l’usage d’échafaudage spécial ou le travail à la balancelle.
• Travaux en locaux exigus (cave, vide sanitaire, etc.) — Local de faible hauteur (inférieure à 1,70 m) ; — Espace restreint (distance entre parois inférieure à 0,75 m) ;